La cytogénétique morphologique

La cytogénétique morphologique constitutionnelle ou le caryotype constitutionnel consiste à étudier les chromosomes d’un individu (fœtus, bébé, enfant ou adulte) dans le but de rechercher une anomalie de nombre et ou de structure. L’obtention de chromosomes analysables nécessite une culture cellulaire.

Après la mise en culture des cellules et l’obtention des chromosomes facilement repérables au microscope, une technique de marquage est réalisée. Cette technique donne aux chromosomes leur apparence caractéristique de bandes sombres et claires. Ce marquage facilitera l’analyse des chromosomes et servira à les apparier selon leur taille, la position du centromère. Elle servira également à comparer la succession des bandes foncées et claires afin de déterminer s’il y a présence d’une anomalie. Un caryotype en bandes sera établi.

Chez l’homme, le caryotype est composé de 46 chromosomes : 22 paires d’autosomes (numérotés de 1 à 22) et une paire de gonosomes (XY) déterminant le sexe génotypique.
la formule chromosomique d’une personne : 46,XX pour une femme et 46,XY pour un homme.

Les 46 chromosomes : 23 chromosomes d’origine maternelle et 23 chromosomes d’origine paternelle.

Cette formule est invariable tout au long de la vie. On parle alors d’un caryotype constitutionnel par opposition au caryotype réalisé en onco-hématologie.

Pourquoi recourir à un caryotype constitutionnel ?

Les anomalies dépistées peuvent être :

  • du nombre : présence d’un chromosome supplémentaire sur une des paires (trisomie) ou absence d’un chromosome sur une des paires (monosomie).
  • de structure : peuvent être des translocations chromosomiques qui sont des échanges de matériel entre au moins deux chromosomes, des délétions ( perte d’une région) duplication (gain d’une région) et des inversions au niveau d’un même chromosome.
  •  de réparation : cassures chromosomiques

Limites du diagnostic

Les conditions d’analyse d’un caryotype constitutionnel peuvent ne pas mettre en évidence une mosaïque si le taux des cellules aneuploïdes est trop faible.

Une anomalie fine de la structure des chromosomes peut être méconnue en fonction du degré de résolution obtenu

Indication d’un caryotype fœtal

  • Dépistage prénatal plaçant la femme dans un groupe à risque pour les trisomies 13, 18 et 21 (marqueurs du premier ou deuxième trimestre)
  • Signes d’appels échographiques
  • Ambiguïté sexuelle,
  • Mort feotale in-utero.
  • DPNI positif

Indications d’un caryotype post-natal :

Patient avec :

  • phénotype évocateur d’un syndrome chromosomique connu : trisomies 21, 13, 18, délétions 4p, 5p, syndromes de Turner (45,X), de Klinefelter
    (47,XXY) et suspicion d’un syndrome avec micro délétion/duplication spécifique
  • ambiguïté sexuelle
  • hypotonie néonatale avec dysmorphie
  • retard des acquisitions/retard mental et troubles du comportement
  • retard mental et dysmorphie
  • retard mental et malformations congénitales multiples
  • retard de croissance intra-utérin et dysmorphie/anomalie neurologique
  • petite taille chez la fille
  • retard ou absence de puberté
  • suspicion de syndrome d’instabilité chromosomique
  • maladie récessive liée à l’X chez la fille
  • aménorrhée primaire ou secondaire, ménopause précoce
  • azoospermie ou oligospermie sévère

 

Couple avec :

  • diagnostic prénatal d’une anomalie chromosomique ou d’un variant inhabituel
  • avortements spontanés à répétition
  • enfant décédé suspect d’anomalie chromosomique
  • stérilité du couple, bilan avant assistance médicale à la procréation

 

Antécédents familiaux :

  • d’anomalie chromosomique connue
  • d’apparenté suspect d’anomalie chromosomique, mais non disponible pour l’analyse
  • récurrence d’une association mort foetale / malformations dans des branchescollatérales

 

Divers :

  • vérification ou complément d’un diagnostic prénatal
  • vérification ou complément d’un diagnostic postnatal
  • recherche d’anomalie chromosomique limitée aux fibroblastes
  • enfant mort-né